Je me souviens de ce moment suspendu où nous descendions, mon frère et moi, pour découvrir ce que Saint-Nicolas nous avait apporté. Avant ce jour, nous passions plusieurs après-midi à découper les objets convoités dans les catalogues des grands magasins, Christiansen en tête. Puis, nous collions nos trouvailles sur une lettre rudimentaire mais pleine de sollicitude pour le Saint Patron des écoliers. La veille, tout excités et encouragés par nos parents, nous posions, près de la cheminée, un grand verre de lait (ou de vin), une carotte pour l’âne et un biscuit. Le lendemain, les victuailles avait été dévorées et la table était couverte de chocolats, de speculoos et de fruits. Et parmi ces douceurs, les joujoux. Nous passions notre journée à jouer et déjeunions de pistolets tartinés de beurre et couverts d’éclats de chocolat ou de speculoos.
Aujourd’hui, je n’ai plus d’escalier et Saint-Nicolas ne passe plus que chez ma mère. Là, chaque année, parmi les chocolats et les cochons en massepain, je retrouve le goût épicé des speculoos maison, recette héritée de mon arrière grand-mère. Et, lorsque je croque dans l’un de ces délicieux biscuits, c’est un morceaux de tradition que j’ai sur le bout de la langue, un rendez-vous intemporel.
Alors merci Saint-Nicolas.